Je reprends le cours de mes aventures toujours au Cambodge alors que je suis depuis une semaine au Vietnam .. il serait grand temps que je me mette à jour car j’ai l’impression désagréable d’être en deux lieux à la fois !!!
Par ailleurs, je ne me satisfais plus des récits que je fais … En effet, j’ai dans l’idée de faire du descriptif sans saveur si ce n’est peut être les images … Etat d’esprit ? Fatigue du voyageur ? Lassitude ? Je n’arrive pas à mettre un qualificatif sur ce que je ressens mais je pense que c’est grandement à cause du fait qu’il n’y a pas d’échange réel avec la population locale : C’est comme si je voyageais à moitié et que le principal n’est pas là !!! Spectatrice passive de la vie autour de moi mais sans pouvoir échanger comme si je regardais une émission de télévision sur les beautés dépaysantes de l’Asie du Sud Est …
Quoiqu’il en soit, il serait de très mauvais ton de me plaindre de ma situation envieuse !!! Et je passe d’excellents moments avec les backpackers que je rencontre !!!
Après m’être régalée des splendeurs des temples d’Angkor, j’ai repris la route pour aller plus au sud … Etant donné les temps de trajet, avant de rejoindre Phnom Penh, j’ai fait une halte à Battambang qui est, d’après les guides et les forums la plus cambodgienne des villes du Cambodge : Entendez par là que contrairement à Siem Reap, elle n’est pas tournée vers les touristes .. Et c’est peut être là l’authenticité du Cambodge !!! C’est une ville intéressante de par son architecture coloniale et ses beaux temples mais en tant qu’européen, on ne s’y sent pas réellement bien : Tout y est écrit en cambodgien, personne ne parle anglais ou français et il est particulièrement difficile d’interagir avec les locaux : Il y a bien quelques « Expats » qui tiennent 2 ou 3 auberges de jeunesse, un magasin de motos en location ou un restaurant « européen » mais c’est tout …
Battambang en images
On y trouve toutefois des choses remarquables !!
La version à 3 du tandem !!
Samsung serait il en train de péricliter en Asie ? (Non mais les locaux devaient être trop grands au regard des ventes réalisées à Battambang)
Les poubelles de rue … (Réponse à mon Quiz Instagram d’il y a quelques semaines)
Téléportation d’une cabine téléphonique britannique ?
Le marché local (je n’ai pas vu de supermarché à la mode européenne !!)
Par contre Battambang est reconnue pour ses grottes D’où s’échappent chaque soir à la tombée de la nuit, plusieurs millions (oui j’ai bien écrit millions) de chauffe souris. Elles parcourent chaque nuit une quarantaine de km pour se nourrir et reviennent à l’aube …
Et là ou il y a des touristes, il y aura toujours … des tuk tuks
Toute visite au Cambodge se doit de comporter en premier lieu la visite des temples d’Angkor et en deuxième lieu la visite de la Capitale Phnom Penh non pas pour sa « beauté » mais surtout pour comprendre l’histoire toute récente et tragique des cambodgiens sous le régime des Khmers rouges !!!
Je n’ai pas particulièrement aimé Phnom Penh .. C’est une ville tentaculaire ou il règne un sentiment d’insécurité très perceptible mais c’est un avis tout personnel. Par contre c’est un passage obligé pour aller visiter deux hauts lieux de l’histoire cambodgienne : La prison S 21 ou le Musée du Génocide ET les « killings fields » ou champs de la mort …
j’ai été particulièrement touchée par cette journée dans l’histoire et je comprendrais complétement que vous arrêtiez votre lecture ici … Mais je ne peux pas, ne pas en parler !!! même si je ne vais pas m’éterniser sur ce sujet car ce serait du voyeurisme malsain mais je pense qu’on devrait davantage parler de l’histoire récente de cette partie du monde dans la scolarité de tout enfant … En quelques mots, pour ceux, qui comme moi, l’ignoraient (même si le nom de Pol Pot résonne en chacun de nous) je me permets de reprendre une partie de l’article Wikipédia sur la guerre du Cambodge et l’avènement des Khmers rouges au pouvoir
La guerre civile cambodgienne (1967-1975) est un conflit qui opposa les forces du Parti communiste du Kampuchéa, connues sous le nom de « Khmers rouges », leurs alliés de la république démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam) et du Front national de libération du Sud Viêt Nam (dit Việt Cộng) à celles du gouvernement du Royaume du Cambodge (après octobre 1970, la République khmère), soutenue par les États-Unis et la république du Viêt Nam (Sud Viêt Nam).
Dans le contexte de la guerre froide, ce conflit fut exacerbé par l’influence de la guerre du Viêt Nam, et les actions des alliés des deux parties belligérantes. En effet, l’implication de l’Armée populaire vietnamienne (armée nord-vietnamienne) était motivée par son souci de protéger ses bases et ses sanctuaires dans l’Est du Cambodge le long de la piste Hô Chi Minh, sans laquelle la poursuite de son effort militaire au Sud Viêt Nam aurait été plus difficile, tandis que les États-Unis souhaitaient gagner du temps pour leur retrait du Sud-Est asiatique et protéger leur allié, le régime sud-vietnamien. Les Américains et les armées du Sud et du Nord Viêt Nam participèrent directement, à un moment ou un autre, aux combats.
Le gouvernement cambodgien fut principalement soutenu par des campagnes américaines de bombardements aériens massifs et des aides directes matérielles et financières.
Après cinq années de combats acharnés, qui causèrent des pertes massives en vies humaines, la destruction de l’économie, la famine de la population et des atrocités sans nom, le gouvernement républicain du Cambodge fut renversé le lorsque les Khmers rouges et notamment Pol Pot à sa tête, victorieux, proclamèrent la création du Kampuchéa démocratique. L’intervention américaine au Cambodge (en particulier les bombardements massifs) a finalement contribué au renforcement du mouvement khmer rouge. Le régime des Khmers Rouges s’avérera être un des plus sanglants du XXe siècle. Ce conflit, même s’il s’agissait d’une guerre civile locale, s’est inscrit dans le contexte de la Guerre froide, dans le cadre plus large de la guerre du Viêt Nam (1959–1975) qui toucha également le Royaume du Laos, le Sud Viêt Nam et le Nord Viêt Nam.
Dès leur prise de pouvoir, les Khmers rouges soumettent le pays à la dictature. Pol Pot et ses alliés mettent en place un régime totalitaire qui entreprend rapidement d’éliminer tout individu lié au gouvernement de Lon Nol. Sous le prétexte, fictif ou réel, d’une attaque américaine imminente, Phnom Penh et les grandes villes du pays sont pratiquement vidée de ses habitants dans les 3 jours. Assimilés au capitalisme, tous les citadins, à la pointe du fusil, sont forcés d’aller travailler dans les campagnes.
Pendant près de quatre ans, les Khmers rouges font régner la terreur dans le pays, s’acharnant particulièrement sur la population urbaine et sur les intellectuels. Des prisons d’État sont instituées dans tout le pays, dont la plus connue reste S-21 à Phnom Penh. Ce centre de détention voit passer, entre 1975 et 1979, plus de 20 000 détenus, dont beaucoup d’enfants. Sept seulement survécurent. Les prisonniers n’ont aucun droit ni recours. Beaucoup de jeunes femmes sont violées. Les prisonniers sont torturés et affamés dans le but d’obtenir des aveux et beaucoup meurent sous les coups. Les prisonniers ayant fait leurs aveux reçoivent la promesse d’être transférés dans un camp de travail où leurs conditions de détention seront moins dures. En fait, les personnes survivantes sont ensuite amenées directement à des terrains d’exécution. Sur celui de Choeung Ek, à 17 km au sud-ouest de Phnom Penh, se trouve aujourd’hui un mémorial contenant les ossements des victimes. Tout ce qui pouvait rappeler la modernité ou l’Occident est systématiquement détruit, telle la cathédrale catholique de Phnom Penh et la Banque nationale du Cambodge, toutes deux démolies en 1975. La monnaie, la famille, la religion et la propriété privée sont abolies. Le Cambodge est coupé du monde et des atrocités sans nom sont perpétuées …. »
Le centre de détention S 21
l’un des killings fields Choeung Ek
Cela parait idyllique comme cela mais je n’ai pas pu faire des photos de ces champs de la mort et à chaque saison des pluies la terre dévoile les traces de son passé …C’est déjà difficile que de voir un film comme « La déchirure » c’est encore plus perturbant d’être sur les lieux des évènements ..
Je m’excuse si cette partie de l’article vous choque …mais je ne pouvais pas ne pas en parler : C’est l’histoire de notre monde et j’aime à penser que ces témoignages du passé nous servent de leçons pour l’avenir …
je vous promets que l’article suivant sera plus léger .. Même si hier en visitant le Musée des vestiges de la guerre de Ho chi Minh j’ai été replongée dans d’autres atrocités !!!
Je termine quand même l’article sur quelques photos plus gaies sur la ville de Phnom Penh, de l’auberge de jeunesse dans laquelle j’étais avec un suisse, deux suédoises et des inconnus qui se réjouissent qu’on mette de gros blocs de glace dans la piscine …(Ne vous ai-je pas dit que la température était insoutenable ? Qui met des blocs de glace dans la piscine ?
il faut aussi reconnaitre que sur Phnom Penh compte tenu du nombre d’expatriés, on trouve de nombreux produits français .. (non non je vous le promets, je ne suis pas encore rentrée !!)
Vivent les chauffe souris !!!
Je te rassure , tes articles sont toujours très intéressants et instructifs pour nous.
Bon tu m’en voudras pas mais j’ai quand même pas tout lu ton extrait d’article Wikipedia 🙂
Quand on voit ta photo du marché local , et celle qui ressemble plus à un supermarché à la fin , on se dit que c’est quand même bien plus sympa de déambuler dans ces petits marché locaux que dans Auchan V2 🙂
Impressionnant pour le nombre de chauves souris , ça fait plaisir de voir qu’il y ai encore des lieux où des espèces ne sont pas en voix d’extinction. Vu que ça mange des moustiques , il doit pas y avoir de trop à cet endroit la normalement 🙂
A tout de suite sur ton prochaine article !
Biz